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> Quand la cour des comptes s'intéresse à l'éducation (13 mai 2010)...
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Publié le 21 mai 2010, modifié le 26 novembre 2012
Quand la cour des comptes s’intéresse à l’éducation (13 mai 2010)...
cela donne, après trois ans de travail...
un rapport qui décoiffe
Sans apporter beaucoup d'éléments nouveaux (la cour regrette que le ministère soit souvent incapable de fournir les données nécessaires), le rapport frappe par l'effet d'insistance sur des défauts connus et son style direct.
Le constat crédite l'institution de la réussite de la «massification», mais est sans appel en ce qui concerne la «démocratisation»: «Les comparaisons internationales de l'OCDE (PISA) entre élèves de quinze ans ne révèlent pas un problème global du système éducatif français, mais un problème aigu, spécifique, et croissant de traitement de la difficulté scolaire (...) la France se trouve dans la situation la plus défavorable de l'OCDE du point de vue de l'équité scolaire». (...) «Les familles ignorent généralement que, parmi les meilleurs établissements scolaires, on trouve surtout des établissements peu renommés. (...) les choix des familles [conduisent] à renforcer un système scolaire à deux vitesses, qui constitue un des principaux handicaps de la France» [bonjour la suppression de la carte scolaire].
Si tant est que les comparaisons internationales aient un intérêt, elles font ressortir dans ce rapport que le salaire des enseignants français est inférieur à la moyenne de l'OCDE, que les temps d'enseignements sont plus longs en primaire et plus faibles dans le secondaire, que les effectifs des classes sont plus élevés (sans que les différences soient très importantes).
Le rapport regrette la suppression du Haut Conseil de l'Education (HCE), critique l'évaluation telle qu'elle est actuellement mise en place et dénonce le «refus de publier certains résultats».
Les propositions font la part belle au développement de l'autonomie des établissements. La cour demande sans surprise une révision du statut des enseignants et «un cadre réglementaire conforme à la diversité de leurs missions qui comprennent l'enseignement disciplinaire, la coordination des équipes pédagogiques et l'accompagnement personnalisé».
Plus originales sont les préconisations financières: il faut «une forte différenciation [du financement] selon les établissements». Les rapporteurs souhaitent que l'on compte en euros plutôt qu'en heures de cours. Au passage le rapport ne se prive pas d'estimer qu'actuellement, compte tenu du profil des enseignants en ZEP, les établissements de ce type "coûtent" probablement moins que les autres...
Les défauts: ce rapport n'échappe pas à certaines contradictions. L'autonomie en soi n'est pas une garantie pour obtenir une évolution positive des pratiques (redoublement, etc.). Le "pilotage du système par l'évaluation" est, par essence, trop perverti pour garantir l'efficacité.
Surtout, la formation (permanente et initiale) en est totalement absente. Hors sans formation, on ne voit pas bien comment le système peut évoluer de façon positive. Hors, l'évolution en cours de la formation initiale est extrêmement préoccupante.
Le constat crédite l'institution de la réussite de la «massification», mais est sans appel en ce qui concerne la «démocratisation»: «Les comparaisons internationales de l'OCDE (PISA) entre élèves de quinze ans ne révèlent pas un problème global du système éducatif français, mais un problème aigu, spécifique, et croissant de traitement de la difficulté scolaire (...) la France se trouve dans la situation la plus défavorable de l'OCDE du point de vue de l'équité scolaire». (...) «Les familles ignorent généralement que, parmi les meilleurs établissements scolaires, on trouve surtout des établissements peu renommés. (...) les choix des familles [conduisent] à renforcer un système scolaire à deux vitesses, qui constitue un des principaux handicaps de la France» [bonjour la suppression de la carte scolaire].
Si tant est que les comparaisons internationales aient un intérêt, elles font ressortir dans ce rapport que le salaire des enseignants français est inférieur à la moyenne de l'OCDE, que les temps d'enseignements sont plus longs en primaire et plus faibles dans le secondaire, que les effectifs des classes sont plus élevés (sans que les différences soient très importantes).
Le rapport regrette la suppression du Haut Conseil de l'Education (HCE), critique l'évaluation telle qu'elle est actuellement mise en place et dénonce le «refus de publier certains résultats».
Les propositions font la part belle au développement de l'autonomie des établissements. La cour demande sans surprise une révision du statut des enseignants et «un cadre réglementaire conforme à la diversité de leurs missions qui comprennent l'enseignement disciplinaire, la coordination des équipes pédagogiques et l'accompagnement personnalisé».
Plus originales sont les préconisations financières: il faut «une forte différenciation [du financement] selon les établissements». Les rapporteurs souhaitent que l'on compte en euros plutôt qu'en heures de cours. Au passage le rapport ne se prive pas d'estimer qu'actuellement, compte tenu du profil des enseignants en ZEP, les établissements de ce type "coûtent" probablement moins que les autres...
Les défauts: ce rapport n'échappe pas à certaines contradictions. L'autonomie en soi n'est pas une garantie pour obtenir une évolution positive des pratiques (redoublement, etc.). Le "pilotage du système par l'évaluation" est, par essence, trop perverti pour garantir l'efficacité.
Surtout, la formation (permanente et initiale) en est totalement absente. Hors sans formation, on ne voit pas bien comment le système peut évoluer de façon positive. Hors, l'évolution en cours de la formation initiale est extrêmement préoccupante.
L'Education nationale face à l'objectif de la réussite de tous les élèves: Rapport de la cour des comptes (pdf - 871Ko)
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Ministre ne semble pas trop apprécier ce rapport, au point de publier une longue réponse: réponse au rapport de la Cour des Comptes
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