
ACADEMIE DE GRENOBLE
Regards sur l’éducation 2011 : La France (Luc Chatel) recalée par l’OCDE !
Le Sgen-CFDT fait une première analyse des statistiques de l’OCDE pour l’éducation : pour la France, des résultats médiocres, un investissement en baisse et insuffisant, l’absence d’une politique éducative ambitieuse pour la réussite de tous.
Le Sgen-CFDT souligne la place essentielle de l’éducation pour l’avenir de notre pays : le chômage des jeunes sans diplôme atteint 30%.
Depuis 1995, l’éducation ne semble plus être la priorité essentielle de l’État, malgré un rendement public de l’investissement incontestable (3 fois l’investissement).
Même si le taux de diplômés de deuxième cycle du secondaire atteint maintenant en France la moyenne de l’OCDE, le taux de scolarisation des jeunes de 15 à 29 ans chute entre 1995 et 2009, passant de 89 à 85%.
Malgré les multiples appels du Sgen-CFDT aux grèves et manifestations, dont celle du 27 septembre prochain, le gouvernement maintient ses objectifs de réduction de dépenses publiques pour l’éducation : les dépenses liées à l’enseignement primaire restent nettement inférieures (-14%) à celles des autres pays de l’OCDE et de manière générale la part du PIB consacrée à l’éducation continue de baisser pour l’enseignement scolaire quand elle est en hausse dans les autres pays de l’OCDE ( - 0,4% du PIB et – 1% des budgets publics passant de 11, 5% à 10,6% de 1995 à 2008 quand la moyenne de l’OCDE est passée de 11,8% à 12, 9%). Il en est de même pour les salaires des enseignants qui restent inférieurs à ceux des autres pays de l’OCDE, régressant aussi en pourcentage du PIB et ce jusqu’en fin de carrière.
Mauvais point aussi pour la France, l’écart de performances continue de se creuser entre les populations autochtones et immigrées (-16%) et pour les élèves issus de milieux socio-économiques défavorisés. Les résultats de l’enquête PISA et ceux des évaluations de la Depp signalaient déjà cette aggravation des inégalités. C’est notamment l’abandon progressif d’une politique territoriale pour améliorer la réussite des élèves des quartiers qui conduit à cette dégradation.
Le Sgen-CFDT rappelle son attachement à l’éducation prioritaire afin de réduire ces écarts et d’offrir à tous les mêmes chances de réussite.
Dans le même esprit, il faut en finir avec l’égalité formelle des chances, faux nez de la sélection, et faire valoir pour tous les jeunes leur droit à l’éducation. L’effort quantitatif est sans doute utile mais n’y suffira pas, il faudra aussi repenser la conception même de la transmission des connaissances et de l’acquisition des compétences dans notre système éducatif.
La France reste dans l’immédiat une mauvaise élève de l’OCDE en matière d’éducation. Il est grand temps, surtout en ces périodes de crise, qu’elle réinvestisse dans l’Éducation.
Regards sur l’éducation 2011 : Les indicateurs de l’OCDE.
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