
ACADEMIE DE GRENOBLE
Pour une refondation de l’enseignement agricole
Le Sgen-CFDT souhaite que le ministère sorte d’une simple logique budgétaire qui se contenterait de rétablir des moyens perdus sans s’interroger sur les spécificités de l’enseignement agricole ni réaffirmer ses vraies missions. C’est bien d’une refondation de l’enseignement agricole dont nous avons besoin.
Il est donc indispensable de retrouver et de consoli- der la dynamique de l’innovation pédagogique et le rôle de laboratoire pédagogique du système éduca- tif qui a longtemps été le sien (les cinq missions, co- existence de trois dispositifs de formation, articula- tion technique-supérieur, exploitations agricoles au sein des établissements, référentiels structurés en modules pluridisciplinaires, part importante de CCF dans l’évaluation, autonomie des établissements, etc.).
Il est par ailleurs nécessaire de rééquilibrer les moyens et effectifs en direction de la composante publique de notre enseignement. Le Sgen-CFDT reste attaché à un service public d’éducation laïc et gratuit conduit par la puissance publique et mis en oeuvre par des fonctionnaires. L’équilibre actuel est en très nette défaveur de l’enseignement public (en- viron 37 % des effectifs scolarisés). Sans remettre en cause l’existence d’un enseignement privé ni son engagement pédagogique, le Sgen-CFDT demande depuis de nombreuses années un plan de rééquili- brage en faveur du public. Cet objectif qui figurait dans le 4e Schéma national prévisionnel des forma- tions a disparu du 5e Schéma, ce qui est regrettable. Il faudra dans le même temps engager d’autres réformes. Des réformes structurelles profondes qui prendront en compte la façon même de concevoir l’accès aux savoirs.
Le Sgen-CFDT revendique de nouvelles conditions d’organisation du service public d’éducation, mais il ne défendra qu’un projet qui favorise la réussite de tous et permette à chaque élève et étudiant de se construire un parcours de formation en adéquation avec ses attentes et ses capacités. Ces réformes n’auront de sens que si elles respectent l’égale di- gnité des parcours de formation et améliorent les conditions de travail des personnels, quelle que soit leur catégorie.
Le Sgen-CFDT demande une large concertation
avec l’ensemble des acteurs (personnels, élèves,
parents, professionnels) pour faire aboutir unetelle démarche. Il est prêt à formuler propositions
et réflexions.
Ces réformes devront s’articuler autour de plusieurs
axes :
> structurels et institutionnels autour de la cohérence
avec les autres ministères, du rôle des DRAAF et
des régions et de l’engagement des collectivités
territoriales dans le système de formation ;
> pédagogiques et éducatifs portant sur la construc-
tion des parcours scolaires et la prise en compte
des besoins individuels, l’articulation des diplômes
entre eux et l’architecture des formations, la certification et les modalités d’évaluation, l’orientation
et l’accompagnement des jeunes, l’autonomie
des équipes pédagogiques, la formation initiale et
continue des personnels de l’enseignement, etc.
Dans l’enseignement supérieur, agronomique et
vétérinaire le Sgen-CFDT constate une fragilisation
due à la mise en place de politiques conduisant Ã
l’autonomie des établissements et à l’agrégation au
sein de méta structures sans que soient définie clai-
rement la place des établissements dans les PRES.
Le Sgen-CFDT revendique le maintien d’une réelle
identité pour l’enseignement supérieur agronomique
et vétérinaire qui a un rôle important à jouer dans les
problématiques d’avenir concernant les objectifs de
sécurité alimentaire, de santé des populations et de
respect de l’environnement.
La Sgen-CFDT revendique une clarification des missions du CNESERAV tant en termes de coordi- nation des politiques que de pilotage des contenus d’enseignement. Il demande qu’une réflexion soit engagée sur la précarisation des établissements et la situation du nombre croissant des contractuels rémunérés sur budget d’établissement.
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