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Publié le 13 avril 2006, modifié le 26 novembre 2012

Socle commun : les exigences du Sgen-CFDT

Le Conseil Supérieur de l’Enseignement (CSE) se prononce contre le socle commun

Par 18 voix contre (Fsu, Cgt, Cgc, Sud), 13 favorables (Medef, Peep, Unapel, Unaf, Csen), 16 abstentions (Cfdt, Fcpe, Ligue de l’enseignement, Unsa) et 7 refus de vote (Sgen-Cfdt, Unef), le projet de décret sur le socle commun a été rejeté par le Conseil supérieur de l’éducation le 8 juin 2006.

Intervention de Jean-Luc Villeneuve au CSE du 8 juin 2006

(...) Le socle est pour le SGEN-CFDT un enjeu important pour la démocratisation du système éducatif. Il doit être un objectif pour tous les jeunes d’une classe d’âge afin qu’ils acquièrent les connaissances et les compétences indispensables leur permettant de devenir les citoyens de demain.

C’est pour cela que le SGEN-CFDT s’était engagé clairement dans le Débat national sur l’Ecole, dans son appréciation du rapport de la commission Thélot. Nous avions alors eu l’occasion àplusieurs reprises de mettre en avant nos propositions de socle commun, adoptées ànotre congrès de 2004, propositions que nous avons également communiquées àvotre ministère ainsi d’ailleurs qu’àla commission parlementaire animée par Monsieur Périssol.

Le socle doit bien conduire àla réussite de tous les jeunes, sans exception.

Pour faire acquérir ce socle, il y a nécessité d’apprendre ensemble, dans des structures communes de l’Ecole de tous : le collège doit être dégagé de toute orientation/sélection. De ce point de vue, comme nous l’avons déjàsignalé àplusieurs reprises, l’apprentissage junior en particulier constitue un obstacle majeur. Et c’est bien l’ensemble du contexte actuel en matière de politique éducative qui nous inquiète.

Pour éviter que le socle soit un « empilement de savoirs disciplinaires  », il faudrait le définir en termes de compétences transversales.

La mise en Å“uvre de ce socle nécessite un travail collectif important pour accompagner les élèves dans leurs apprentissages d’où la nécessité de reconnaître la transformation du métier enseignant en prenant en compte dans leur service : concertation, suivi individualisé des élèves, ... Or le texte que vous nous présentez aujourd’hui est une fois encore loin d’être mené àson terme. Certes, des remarques ont été entendues par votre ministère, certaines formulations négatives ont été atténuées, d’autres améliorées mais fondamentalement, cela ne change pas la structure même du texte. Ce texte constitue un ensemble très hétérogène, sans cohérence globale qui semble être le résultat du « compactage  » de problématiques différentes. Des démarches fort différentes se succèdent, dans la construction de la déclinaison de compétences visées, des finalités des apprentissages, des objectifs poursuivis en termes d’apprentissages. La conception des langues vivantes et des TICE aurait dà» inspirer la conception générale.

Or, nous retrouvons :
- des listes-catalogues de connaissances qui recouvrent en fait les programmes actuels de l’école et du collège,
- des démarches fondamentalement disciplinaires,
- des formulations sur le mode injonctif, voire moraliste concernant les attitudes àacquérir,
- l’absence de fait de la place de l’élève dans ces apprentissages, alors que l’activité proprement dite de l’élève doit être déterminante pour donner corps àcette « volonté de donner du sens àla culture scolaire  » comme cela est énoncé dans le préambule.

Les ambitions apparaissent démesurées dans nombre d’endroits, et particulièrement dans la culture humaniste mais pas seulement.

Je pourrais pointer l’absence du corps, si ce n’est que comme objet d’étude des sciences du vivant, connaître son corps, utiliser ses ressources, s’épanouir dans des activités physiques diversifiées, ... ne semble pas faire partie des compétences àconstruire. Je ne m’étendrai pas sur l’absence de réflexion sur l’évaluation qui aurait dà» être la démarche constitutive du socle.

Monsieur le ministre, j’ai parlé de catalogue, d’énumération, je pourrai donc pointer encore longtemps les manques, les insuffisances de ce texte.

Nous avions parlé de gâchis àpropos de la récente loi sur l’Ecole, évitons d’utiliser le même terme pour le socle, socle qui, je le rappelle, doit se traduire par une mobilisation de tous les moyens pour inscrire tous les élèves dans une dynamique de réussite.

Evitons donc ce gâchis, évitons de passer àcôté de l’essentiel. Ne manquons pas cette « Ã©tape historique  » que vous venez d’évoquer. Ne manquons pas une telle ambition. L’enjeu est de taille, nous ne sommes pas àquelques mois près. Monsieur le ministre, nous vous demandons solennellement de donner du temps pour que nous poursuivions le travail sur la définition du socle.

Le SGEN-CFDT ne s’inscrira pas dans une démarche d’amendements compte tenu de la problématique générale du projet. En l’état, le SGEN-CFDT ne votera pas ce texte.

Lettre ouverte au ministre de l’Education nationale

Monsieur le Ministre,

Le SGEN-CFDT s’est engagé clairement dans le Débat national sur l’Ecole, dans son appréciation du rapport de la commission Thélot, dans ses expressions lors des tables rondes qui ont précédé la publication du projet de loi sur l’avenir de l’École... en faveur de la détermination d’un socle commun de connaissances et de compétences que la Nation s’engage àfaire acquérir àtous pendant la scolarité obligatoire. Au-delàde cette prise de position fondamentale, le Sgen-CFDT s’est engagé dans la démarche de définition de ce socle commun en adoptant lors de son congrès de mai 2004 des propositions pour le socle commun, propositions qui ont été communiquées au ministère de l’Éducation nationale, ainsi d’ailleurs qu’àla mission parlementaire animée par M. Périssol.

Au moment où le ministère va être amené àprocéder àl’écriture du projet de décret relatif au socle, le SGEN‑CFDT souhaite rappeler quelques-unes de ses exigences concernant le socle commun si l’on veut que celui-ci soit véritablement un instrument pour la démocratisation du système éducatif, pour la réussite de tous :

  • Et d’abord, réaffirmer que l’acquisition du socle commun de connaissances et de compétences est un objectif pour tous ; faire acquérir ce socle àtous est un engagement de la Nation, ce qui signifie l’obligation de mettre en Å“uvre tous les moyens utiles, nécessaires àla réalisation de cet objectif.
  • Participe de la démarche même du “contenu†du socle commun, la nécessité d’apprendre ensemble, dans des structures communes de l’École de tous : le collège doit être dégagé de la contrainte de l’aval, de la pesanteur de l’orientation-sélection. De ce point de vue, les récentes décisions concernant la scolarité au collège, DP 6 h et tout particulièrement apprentissage junior, constituent un obstacle majeur.
  • Si le socle commun constitue l’incontournable des acquisitions pendant la scolarité obligatoire et non la définition de tout ce que pourra apprendre un élève àl’école et au collège, il ne saurait être un enseignement au rabais, réduit au “lire, écrire, compter†et qui serait “la portion congrue culturelle†àlaquelle auraient droit les plus fragiles. Le socle commun doit mettre chaque élève àla fin de la scolarité obligatoire en capacité d’acquérir en formation initiale une qualification reconnue et d’accéder tout au long de sa vie àde nouvelles qualifications, en situation de “lire†le monde complexe du XXIe siècle et de pouvoir y porter un regard critique, et éclairé par l’histoire de l’humanité, en position de devenir un citoyen àla fois solidaire et responsable, ayant un réel pouvoir sur son devenir. Cela suppose un enrichissement du champ des acquisitions par rapport àla situation actuelle.
  • Si l’on veut que le socle commun ne soit pas un “empilement de savoirs disciplinaires†dans un agencement hérité du XIXe siècle, échappe aux visées encyclopédiques, il faut le définir en termes de compétences transversales, traduisant la capacité de l’élève àréutiliser ses connaissances, àmettre en Å“uvre savoirs, savoir-faire, savoir être.
  • L’acquisition par tous les élèves des compétences du socle commun suppose des démarches pédagogiques diversifiées dans le cadre général d’une continuité éducative renforcée entre l’école et le collège et de la mise en Å“uvre de la politique des cycles, diversification et différenciation pédagogiques qui prennent en compte les élèves tels qu’ils sont, et les mettent en situation d’acteurs de leurs apprentissages : articulations des acquisitions sur des expérimentations, démarches de projet, pratiques de production, articulation concret-abstraction, pratiques culturelles, amélioration et développement des dispositifs tels que IDD qui ont été trop souvent mis àmal ces derniers temps.
  • La mise en Å“uvre de ces pratiques pédagogiques et éducatives, l’accompagnement des élèves dans leurs apprentissages nécessitent un travail collectif important et impliquent la transformation du métier enseignant et la reconnaissance dans le service de ces activités : concertation, suivi individualisé des élèves, ... Ces modalités du métier enseignant doivent être un enjeu central de la formation initiale et continue dans le cadre des IUFM.

Par ailleurs, le Haut Conseil de l’Education vient de formuler des recommandations pour la rédaction du projet de décret relatif au socle commun. Le SGEN-CFDT ne se retrouve pas dans toutes les indications que comporte ce document mais des orientations générales sous-tendent ce texte concernant en particulier le sens et l’ambition du socle commun, la problématique des compétences, y compris compétences sociales et civiques, autonomie et initiative, et leur articulation avec les disciplines, la conception de l’évaluation, etc... dont le SGEN-CFDT ne comprendrait pas que le ministère ne les prenne pas en compte.

En tout état de cause, il apparaît urgent que le ministère ouvre des discussions avec les partenaires, tant sur le projet de décret relatif au socle que sur le vaste chantier des transformations nécessaires pour que puisse être atteint l’objectif de faire acquérir le socle par tous les jeunes durant leur scolarité obligatoire.

Paris, le 13 avril 2006




Tract àtélécharger (pdf, 514ko)
Décret n° 2006-830 du 11 juillet 2006 relatif au socle commun (Légifrance).
Horaires et programmes d’enseignement de l’école primaire BO hors-série n° 5 du 12 avril 2007
Les recommendations du Haut Conseil de l’Education àtélécharger sur le site du ministère (pdf, 138ko)



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