
ACADEMIE DE GRENOBLE
Établissements Publics d’Enseignement Primaire : le ministre tente un passage en force
Malgré le rejet massif du projet ministériel par le Conseil Supérieur de l’Education du 6 février 2007 (41 voix contre, 1 voix pour, celle du Medef), le ministre annonce que le décret sur les EPEP sera appliqué, s’obstinant ainsi à maintenir un projet qui ne correspond pas aux attentes des personnels, des élus et des parents d’élèves.
En effet, pour les organisations signataires d’une déclaration commune (voir l’article) en date du 25 janvier et qui avaient quitté le CSE le 25 janvier, ce projet implique un bouleversement de l’organisation de l’Ecole et de ses rapports avec les collectivités territoriales et l’Education Nationale… Toute modification profonde ne peut intervenir qu’après avoir pris le temps d’un large débat et en tenant compte des avis des élus, des parents, des enseignants et plus généralement de l’ensemble des citoyens : l’Ecole est le bien de tous.
Mais c’est une fois de plus dans la précipitation et au mépris du dialogue social que le ministre entend gérer des dossiers pourtant cruciaux.
Sur le fond, les principales dispositions du décret consistent à créer un établissement public regroupant plusieurs écoles administrées par un conseil d’administration. Ce CA serait composé majoritairement de représentants des communes. Il adopterait le projet d’établissement, donnerait son accord au recrutement de personnels, délibérerait sur les questions relatives à l’accueil, l’information et la participation des parents d’élèves, donnerait son avis sur les structures pédagogiques.
Cet EPEP serait pourvu d’un directeur désigné par l’IA dont les responsabilités seraient celles d’un chef d’établissement si ce n’est qu’il n’aurait pas de pouvoir de notation. L’EPEP gérerait les moyens financiers qui lui seraient délégués par les communes à partir de leur propre budget. Il n’est prévu aucun abondement de moyens de la part de l’État pour cette expérimentation.
Ce projet répond-il aux besoins des écoles ?
A l’issue de plusieurs réunions tenues en novembre et décembre 2005, le Ministère et les organisations syndicales (Sgen-CFDT, SnuIPP, SE-Unsa) avaient mis à plat la question de l’évolution des missions confiées au directeur d’école et s’étaient accordées sur un document de « constat partagé ».
Ce constat mettant en évidence trois pôles d’activités nécessaires à la direction d’école :
L’organisation pédagogique : le cœur du métier
L’administration et la gestion
L’animation et la médiation
A l’évidence, ces trois pôles concernent des activités qui requièrent davantage de compétence et de disponibilité.
Nos revendications s’articulent donc autour des points suivants
la formation du directeur
le temps de décharge et de fonctionnement collectif de l’école
la mise en priorité de ces activités
la simplification des responsabilités
Le Cabinet du ministre n’a tenu aucunement compte de ce travail récent mené avec les organisations syndicales. La réponse proposée procède non pas d’une prise en compte des demandes « du terrain » mais d’une posture très idéologique bornée à la seule création de nouvelles structures, à moyens constants.
Nous ne pouvons donc que dénoncer une méthode qui n’est satisfaisante ni sur la forme ni sur le fond !!!
Consultez ici les principales dispositions du projet et l’avis du Sgen-CFDT.
Cet article a reçu 598 visites.
Articles voisins
- Les signataires de l’appel à voter Sgen-CFDT (16 mai 2020)
- Subvention à l’enseignement catholique : le conseil général recule (16 mai 2020)
- Le Savoyard à l’école (16 mai 2020)
- Sgen 74 infos : bulletin aux écoles (16 mai 2020)
- Grève du 20 novembre 2008 : tracts et affiches (16 mai 2020)
- Elections professionnelles à la CAPD : les résultats (16 mai 2020)
- Préservons et développons les RASED : témoignage d’un professeur d’IUFM (16 mai 2020)
- Journée AIS et conférence du 19 mai 2006 (16 mai 2020)
- Rythmes de l’enfant - rythmes scolaires le 29 avril 2009 (16 mai 2020)
- DGH Collèges 2006 (Drôme) (16 mai 2020)
- "Nous demandons que les équipes de REP + concernées puissent choisir le dispositif pédagogique qu’elles jugent le plus efficace pour les élèves" (30 juin 2017)
- Mauvais pour les enfants, mauvais pour les communes (8 juin 2017)
- Les élections professionnelles octobre 2011 : quels enjeux ? (24 juin 2013)
- Elections professionnelles 2011 (24 juin 2013)