ACADEMIE DE GRENOBLE
Irresponsabilité et courte vue
Proposition de Sarkozy sur la Shoah
Le Président de la République fait l’actualité en proposant d’individualiser le devoir de mémoire en confiant à chaque élève de CM2 la mémoire d’un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah.
Nul ne conteste la tragédie vécue par chacune des victimes ni la nécessité de se souvenir et de savoir ce que fut l’Holocauste. Mais précisément parce qu’il s’agir de savoir et pas seulement de commémorer, la démarche est inquiétante.
Le devoir de mémoire est tout autant tourné vers les générations futures que vers les générations passées. C’est d’histoire dont nous avons besoin, avec tout ce que cela suppose de mise en perspective, de compréhension collective de ce qui génère la tragédie, mais aussi des réponses apportées notamment au travers de la construction européenne.
Pour humaine qu’elle soit, jamais la compassion ne pourra remplir le rôle de l’histoire.
Enfin et surtout, il faut mesurer les risques que l’on prend à vouloir transférer la culpabilité des générations passées sur les enfants d’aujourd’hui. Plus qu’une aide à la compréhension, l’identification à une victime peut être un véritable traumatisme. Peut-on demander à un enfant de CM2 de porter sur ses épaules un tel fardeau ? Prendre ce risque est une démarche parfaitement irresponsable.
A la seconde, mon sang s’est glacé
C’est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste. (...) On ne peut pas infliger cela à des petits de dix ans ! On ne peut pas demander à un enfant de s’identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter. Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés, après la guerre, à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et, aujourd’hui encore, nous essayons d’épargner nos enfants et nos petits-enfants. Par ailleurs, beaucoup d’enseignants parlent -très bien- de ces sujets à l’école.
propos rapportés par le journal l’Express, le 15 février 2008
Fait du prince
"Comme souvent depuis neuf mois, l’obsession de surprendre conduit à l’improvisation, à la confusion et au fait du prince (...)
Le fait du prince n’est pas récusable parce qu’il ne serait pas sincère, mais parce qu’il est le fait du prince. Etre le premier des Français ne donne pas tous les droits."
Cette affaire ne vous rappelle-t-elle rien ?
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